Mike parle de l'album, de The Raid et d'MFR, merci à MSC pour la trad'
Rick Florino, rédacteur en chef de ARTISTdirect.com, a récemment parlé à Mike Shinoda du sujet principal de la partition musicale de The Raid: Redemption, du nouvel album de Linkin Park, de ses films d’horreur préférés et de Music For Relief. Il a qualifié l’album de “disque-pétard de feu d’artifice”. Lisez l’article ci-dessous pour savoir pourquoi:
Tu parviens à un équilibre entre les sons du piano organique ainsi que des cordes, et les éléments électroniques. Etait-ce essentiel à la partition de The Raid: Redemption?
Comme en témoignent les trucs que nous faisons avec Linkin Park depuis des années, c’est quelquechose d’absolument obsessionnel pour moi. Même sur le premier album de Linkin Park, Hybrid Theory, le soldat avec les ailes de libellule sur la pochette allait déjà dans ce sens. Il s’agit de la dureté associée à la douceur. Même si nous avons nos périodes au cours desquelles nous voulons jouer des morceaux sauvagemment puissants où Chester hurle à s’en faire éclater le cerveau, nous sommes également le groupe qui va écrire “My December” et chanter des choses tendres. Les deux nous viennent naturellement et nous aimons faire les deux. Certaines personnes sont hermétiques à l’un de ces aspects et cela ne nous dérange pas. Il n’y a aucune raison de s’excuser pour ça. Quand ils m’ont d’abord contacté pour ce film, ils ont parlé de certaines choses que je fais, comme Fort Minor et les remix. J’ai compris qu’ils voulaient faire des trucs que je fais par plaisir. Quand j’en ai discuté avec le metteur en scène Gareth Evans, je lui ai dit: “Pour ce film, je souhaite faire quelquechose de vraiment amusant pour moi. Je ne fais pas de musiques de films, mais j’ai envie de m’y mettre davantage, car ça m’intéresse. J’aimerais être un peu plus traditionnel”. Il a aimé ce que j’envisageais de faire. Cette perspective nécessitait la création de thêmes musicaux représentant les différents personnages et la création de choses acoustiques correspondant à certains autres. Le piano au début du film est en général rattaché à l’épouse de Rama. Tama, le principal mauvais gars du film, n’a pas de thême. Il possède un son, cet étrange sample déformé qui résonne en se répétant. C’est tout ce dont tu as besoin. Tu l’entends à un endroit et tu sais que c’est lui. On a essayé de beaucoup jouer ces éléments car, selon nous, ils devaient vraiment représenter les personnages que nous décrivions.
La musique a des résonnances émotionnelles cruciales.
Ouais, c’était génial à faire. Quand nous composons une chanson ou un album, on y raconte notre propre histoire. C’est difficile. On commence avec une page blanche et on se pose une question du style: “Bon, de quoi je parle?”. On doit tout élaborer et au bout du compte, ça parle de nous. C’est différent avec un film, car l’histoire est déjà là. J’ai cette fantastique plateforme sur laquelle me reposer pour créer. Gareth a réalisé un film incroyable et je suis heureux d’y avoir apporté ma contribution.
quels sont les meilleurs instruments pour créer une tension?
J’aime les films sombres. Je ne suis pas quelqu’un de très sombre, très déprimé, ni une personne en colère ou quelquechose du même style, mais j’ai tendance à aimer les films d’action, d’horreur, ce genre de truc quoi. Je pense en avoir retiré un peu, peut-être un peu plus des films d’horreur que d’action, pour un certain nombre de passages du film, car nous sommes devenus très minimalistes par moments. Gareth les a nommés “les instants John Carpenter”. On était plus dans le registre d’une chose tendue, palpitante et invisible bien que tangible. Cela fait vraiment frémir les gens. Cela retourne l’estomac. Prenez la scène où les 2 types sont coincés à l’intérieur de la paroi et que la machette commence à la transpercer. Si vous deviez éteindre l’écran et vous contenter d’écouter ce qui se passe pendant cette scène, vous pourriez vous croire dans un film d’horreur.
Les sonorités électroniques produisent VRAIMENT également une atmosphère organique.
Une partie de cet effet est due à une fonction du matériel que nous utilisons. Je pense que tout le monde est tellement habitué à utiliser les ordinateurs de nos jours. Ils composent de la musique par un simple clic. En écrivant sur MIDI plutôt qu’en jouant manuellement, j’arrive à sortir certains éléments adaptés à l’équipement analogique. Il y a cet écho à bandes que j’adore. Il répercute les échos en nouant la bande. Cela les rend intrinsèquement irréguliers et plus organiques. Même si tu diffuses le rythme le plus rigide à travers ce truc, c’est une cassette. Il tord la bande et transforme le son en le rendant inégal. J’ai trouvé cela vraiment utile. Il y a des moments dans le film où cela a donné une dimension différente à la musique.
As-tu un film d’horreur préféré?
Quand j’étais jeune, j’aimais tous les grands films d’horreur. J’adorais Poltergeist, c’était vraiment marrant. Les 2 premiers films interdits aux moins de 18 ans que j’ai vus ont été Aliens et A Nightmare On Elm Street 3: Dream Warriors (Les Griffres du Cauchemar –Freddy Krueger). Ca m’avait flanqué une de ces trouilles [Rires]. J’avais fait des cauchemars pendant une semaine, mais je les adorais. J’étais plus fan des films avec Freddy Krueger que de la saga “Vendredi 13″. Quand on est gamin, on dépasse plus rapidement l’aspect “Gore”, car Freddy Krueger est un personnage tellement incroyable. J’étais vraiment un très grand fan de la série “Halloween”. J’adorais le personnage de Michael Myers et tellement la musique. Cela ne choquait pas d’entendre que des chansons rap étaient incorporées et samplées dans la musique des films d’horreur. A l’époque, je me souviens avoir entendu “Nightmare On My Street” par DJ Jazzy Jeff et pensé que c’était cool [Rires]. Quand j’étais gosse, j’étais à fond dedans.
Est-ce que la composition de la musique du film a influencé l’orientation musicale du nouvel album de Linkin Park?
Je ne sais pas. Le prochain album ressemble un peu plus à “un disque-feu d’artifice” compact, comme j’aime l’appeler. Par opposition aux vastes paysages que nous composions avec A Thousand Suns, il ne s’agit pas d’un album-concept de ce style. C’est un album basé sur des chansons. Par ailleurs, alors que nous écrivions The Raid: Redemption, et que les 3/4 du travail étaient déjà réalisés, je me souviens avoir dit en regardant ce qui avait été fait: “On est allé vraiment loin, vraiment vite et j’aime beaucoup de trucs que nous avons réalisés. Comment avons-nous fait cela? Qu’est-ce que je peux en retirer?” Il m’est apparu que nous ne reprenions pas le travail aussi souvent qu’avec le groupe. C’est une des choses qui s’est produite. On a eu la chance de pouvoir s’aventurer dans une voie inconnue avec la musique et de laisser les idées venir à nous. J’ai retrouvé le groupe cette semaine-là. Nous nous retrouvons toutes les semaines, les lundis, pour reprendre ensemble les chansons, peu importe leur progression. Il nous arrive parfois de nous retrouver plus d’une fois par semaine, mais c’est rare. Alors j’ai dit: “Essayons de faire quelquechose de différent et de ne pas nous retrouver aussi fréquemment. Contentons-nous d’écrire et de voir où cela nous mène”. Pour moi, si je travaille sur un projet plusieurs jours d’affilée sans contrôle, j’ai le sentiment d’être davantage consumé par lui. Je suis dedans. Je n’ai aucun point de référence et je suis dans cette situation insensée où je connais en détail chaque petit coin et recoin de cette chanson. Je pense que cela a beaucoup profité au nouvel album. On a pris du recul par rapport aux critiques, mais on a appris à les formuler.
Que se passe-t-il avec Music For Relief?
Nous travaillons sur une formidable démarche avec la Fondation des Nations Unies. Le Secrétaire Général des Nations Unies l’a nommée: “L’Année de l’Energie Durable pour Tous”. Nous avons découvert qu’un nombre impressionnant de personnes, 1 sur 5 dans le monde, n’a pas accès à l’énergie propre. Beaucoup d’entre elles font des choses comme brûler de mauvais carburants et du fumier dans leurs maisons avec leurs enfants. Cela engendre des maladies respiratoires. C’est affreux comme truc. C’est par manque d’accès et d’argent. Nous essayons d’attaquer systèmatiquement ce problème à la source. Dans notre cas, nous avons pris en charge Haïti. Nous voulons nous en occuper et procurer aux gens des lampes et réverbères à énergie solaire. Vous pouvez trouver des moyens de faire des dons et de faire passer le message en vous rendant sur powertheworld.org. Allez également jeter un coup d’oeil à certaines des vidéos sur le site. C’est vraiment très émouvant.